Profil d'un visage constituer de nombreux profil de petit visage découpé dans du papier froissé.

Panel : Du refus de soi vers l’acceptation et la fierté de son identité

Un panel virtuel animé par Denise Normand-Guérette, coordonnatrice à la SROH, professeure retraitée de l’UQÀM, Cassandre Grégoire, membre de la SROH et réalisatrice du film documentaire Nuance portant sur le colorisme et Jessica Luu, membre de la SROH et infirmière clinicienne, a eu lieu le 27 avril 2022.

Ce panel avait pour objectifs de :

  • distinguer les identités humaine, sociale et culturelle;
  • prendre conscience de l’influence des valeurs et conditionnements de la société sur notre identité tant humaine, sociale que culturelle;
  • renforcer l’identité humaine pour faire face aux influences extérieures.

Les trente-huit participant.e.s ont d’abord été invités à écrire des mots clés associés à l’identité culturelle, puis à l’identité sociale et à l’identité humaine. Denise Normand Guérette a expliqué les distinctions entre ces trois concepts en s’appuyant sur l’approche d’intervention préventive multidimensionnelle de Guitouni.

Par la suite, le documentaire Nuance réalisé par Cassandre Grégoire fut projeté. Ce film traite du phénomène du colorisme à travers le témoignage de la réalisatrice et de ses parents ainsi que de différentes personnes. Cassandre est une jeune québécoise d’origine haïtienne qui a été adoptée par un couple de québécois à l’âge de deux ans. Elle nous parle de sa quête d'identité. Elle aborde le phénomène du colorisme dans le but d'ouvrir un dialogue. Un sujet délicat à expliquer, mais en même temps très présent dans les communautés noires et autres communautés qui valorisent les personnes à la peau claire au détriment des personnes à la peau plus foncée. Cette discrimination à l’intérieur d’une même communauté fait en sorte que les individus se dénigrent entre eux, à cause de la couleur de leur peau ou de caractéristiques physiques.

Dans un troisième temps, Jessica Luu, une jeune québécoise d’origine asiatique, a partagé son expérience. Elle a expliqué que le phénomène du colorisme est aussi observé en Asie : « En Asie du Sud-Est, en Corée du Sud, en Chine, au Japon, avoir une peau blanche est un standard de beauté. Dans les pharmacies, plusieurs produits pour éclaircir la peau sont vendus. » De plus, elle souligne que des chirurgies sont effectuées pour répondre à des critères de beauté véhiculés par la société. Elle a également précisé que le phénomène du colorisme est observé dans les pays arabes, en Inde et au Pakistan.

Après les présentations des panélistes, les participant.e.s de différentes générations se sont exprimées en présentant des témoignages liés à ce qui existe dans différentes communautés et cultures où la blancheur de la peau est un critère de beauté et de noblesse, d’où le recours à différents moyens pour éclaircir la peau et plaire.

De plus, la discussion a porté sur l’importance de comprendre d’où viennent les stéréotypes et pourquoi nous y adhérons. Cela peut aider à amorcer un processus de changement dans lequel chaque personne s’accorde une valeur à elle-même en tant qu’être humain plutôt que de chercher à se calquer sur des modèles. Il est aussi nécessaire de comprendre l’importance pour chacun.e de renforcer son identité humaine. Car en créant un équilibre entre les dimensions émotionnelles, rationnelles et instinctives de son identité, on peut développer une solidité personnelle qui aide à résister aux influences extérieures et qui favorise un sentiment de bien-être (1).

Le panel s’est déroulé dans une ambiance conviviale et chaleureuse. Les participant.e.s ont exprimé leur intérêt et leur appréciation par rapport au thème et aux discussions.

1. Guitouni, M. et Brissette, Y. (2000) Au cœur de l’identité - L’intelligence émotionnelle, Montréal : Éditions Carte blanche.