Prisons sans barreaux, conférence de M. Moncef Guitouni, Psychosociologue et fondateur de la SROH

Les prisons sans barreaux

Compte rendu de l'activité du 2 décembre 2009

M. Moncef Guitouni, Psychosociologue et président fondateur de la SROH

Notre conférencier a cité d’entrée de jeu quelques passages d’une allocution qu’il avait prononcée sur ce même thème il y a plus de trente ans à Montréal.

Moncef Guitouni, Luc Dupont

«…je m’interroge sur les raisons qui ont entraîné l’être humain à devenir ce qu’il est. Comment expliquer qu’il ne trouve pas le moyen de se dégager des chaînes qui l’emprisonnent et l’empêchent de voir le contexte de la réalité. Je m’interroge sur le mécanisme de conditionnement et de la formation qui finit par créer un comportement double dans lequel l’être humain pense faire tout en agissant différemment dans le réel.» 

Ce faisant, notre conférencier a illustré comment sa lecture et son analyse d’alors demeurent d’actualité. Nous pourrions être tentés de conclure que la nature humaine n’a pas évolué au même rythme que les processus de conditionnements sociaux qui ont connu une progression fulgurante durant cette période. Pensons entre autre à l’avènement de l’Internet et à l’explosion des réseaux sociaux s’appuyant sur les technologies de l’information sans parler de l’impact de la mondialisation qui n’était alors qu’embryonnaire. La nature humaine pour sa part est demeurée sensiblement la même, bien que ses modes d’expression soient plus riches et que les avancées scientifiques aient permis de localiser avec plus de précisions les réactions au niveau cerveau.

Prisons sans barreaux

Un sentiment d’impuissance ou des injustices vécues ne sont que quelques uns des éléments qui peuvent contribuer à l’émergence de sentiments de haine, de vengeance et de rancune qui risquent de guider les comportements à moins que les personnes se prennent en main pour s’en affranchir. Les barreaux invisibles de ces prisons sont autant de prismes qui déforment le sens des actions, l’optique des motivations, la qualité de la lecture des émotions et les capacités de collaborer à la réalisation d’un objectif collectif d’envergure. Les frustrations qui accompagnent ces éléments consomment les énergies et les stress continus qu’elles exercent sur notre système immunitaire nous rendent plus vulnérable.Prisons sans barreaux

Dans une perspective de développement durable, permettons-nous d’imaginer combien d’efforts inutiles, de conflits stériles ou de mauvaises décisions pourraient être évitées en faisant la paix avec soi-même; en acceptant de grandir c'est-à-dire en reconnaissant notre part de responsabilité dans notre évolution; ou en regardant vers l’avenir et en cultivant une approche teintée de noblesse et de générosité pour arrêter la roue et l’escalade qui nous détournent de nos aspirations.

Le texte intégral de la conférence de Moncef Guitouni paraîtra dans le prochain numéro de Psychologie préventive.

On peut aussi télécharger ce texte en format PDF.

Par P. Luc Dupont, Président

Après la crise: peut-on éviter le syndrome de la victime?

Après la crise: peut-on éviter le syndrome de la victime?

P. Luc Dupont, Président de la Société de recherche en orientation humaine et spécialiste en stratégies internationales

Extrait de la conférence du 20 mai 2009

La conférence et les débats entourant ce thème ont mis en évidence une dimension essentielle de l’état de victime : la perte de l’espoir dans l’avenir. Cette perte se reflète dans la diminution de la capacité d’action de la personne, amenuisant ainsi les moyens à sa disposition pour se prendre en main, pour faire face à l’adversité rendant ainsi plus aléatoire la réalisation de ses ambitions. La prévention, l’éducation et l’action sociale sont les véritables remparts pouvant aider à contenir l’émergence de telles situations.

Moncef Guitouni

La crise, une occasion de renouveau

Extrait de la conférence du 18 février 2009

Moncef Guitouni, Psychosociologue et auteur du livre L’intelligence émotionnelle et l’entreprise 

Il y a 20 ans, nous assistions à la chute du mur de Berlin, un événement associé à la fin du communisme comme modèle de développement économique et d'organisation sociale et politique. Le départ de Georges Bush de la Maison Blanche marquera-t-il de manière tout aussi éclatante, la fin du néo-libéralisme qui avait depuis 1989 constitué le modèle de développement? L'ampleur des différentes mesures adoptées en trombe par les gouvernements des porte-étendards du néo-libéralisme, États-Unis et Royaume-Uni en tête, pour rétablir la confiance perdue dans les marchés financiers et économiques, porte à croire que nous sommes arrivés à cette croisée des chemins.

La faillite d'un système ou d'une idéologie démontre comment on peut, par manque de vigilance, par un silence ou une apathie, laisser faire les choses devenant ainsi complice des événements malgré nous. L'aspiration, de par le monde, à réaliser les images paradisiaques du rêve américain, nous rend perméables aux belles paroles des chantres mercantiles de toutes sortes, dans l'espoir d'accéder à la richesse sans effort. L'égoïsme, le goût du plaisir et la passion de vivre l'instant ont, par ailleurs, transformé les repères en matière de moralité sociale et humaine.

Au-delà de cette nouvelle donne, au-delà du choc causé par ces événements aux adeptes de la "main invisible" du marché, au-delà de la réjouissance qu'elle provoque aux adeptes de la "simplicité volontaire", comment cette crise constitue-t-elle une occasion de renouveau pour le citoyen, parent ou éducateur?

Quelques pistes

Ce renouveau passe par la réappropriation d'un certain équilibre. Comme l'indique l'American Way of Life, la finalité actuellement recherchée est l'atteinte d'un stade où l'on peut faire tout ce que l'on veut, sans égard aux conséquences humaines ou financières. Ce processus remet en cause la notion même du développement durable. En effet, comment peut-il en être autrement alors que nous sommes pressés à satisfaire tous nos besoins sans égard à notre capacité de payer ou au délicat maintien de l'équilibre écologique. Pour accéder à certain équilibre, n'y aurait-il pas lieu de s'interroger sur la possibilité de nous libérer de la dépendance à l'origine de notre soif de consommation à outrance?

Cette gourmandise insatiable et l'orgueil qui freine la capacité de réfléchir et d'analyser désamorcent notre vigilance comme contrepoids essentiel au bon fonctionnement des interactions humaines et des institutions démocratiques. La crise actuelle nous oblige à nous transformer pour retrouver une qualité humaine; une capacité de bâtir et de préparer notre avenir et celui de nos jeunes pour éviter la répétition de ce dérapage.

Autre référence: Article paru dans la revue Jeune Afrique

Les défis des jeunes dans une société mondialisée

Compte rendu de la conférence de mai 2007

Le phénomène de la mondialisation permet d'établir des liens avec le monde entier et favorise la libre circulation de biens et de services autrefois inaccessibles à une majorité de populations. Elle représente l'aboutissement de réformes engagées par les générations précédentes. Sur le plan socio-économique, cette transformation a eu pour effet d'opposer les systèmes de valeurs qui se sont succédés, notamment celui en rapport avec la notion du bien commun. Cette fragmentation des valeurs, conjuguée à la remise en cause de la capacité d'intervention de l'État, a bouleversé les repères pouvant inspirer une action individuelle ou communautaire, parfois au détriment d'une perspective nationale. Les jeunes nés dans ces changements n'ont pas eu la possibilité de comparer un ensemble de systèmes.

Parmi les concepts témoignant de l'évolution fulgurante de la mondialisation, il ne faut pas perdre de vue qu'elle fut, à l'origine, élaborée pour contrôler l'appétit des travailleurs et des syndicats qui disposaient, depuis les années 1960, d'un pouvoir plus grand de négociation dans le monde occidental. Le processus de la mondialisation fut également soutenu par les promesses de croissance liée à l'adoption de réformes néolibérales.

Sans une actualisation de notre vision et une revalorisation de notre esprit d'entrepreneur qui avait jadis inspiré l'élan d'affranchissement ayant animé la révolution tranquille, notre société devra sans doute s'adapter à une diminution de la richesse individuelle. Le thème de l'environnement qui ne fait pas de distinction de race, de culture ou de religion interpelle au plus haut point la jeunesse et nous met devant des choix qui vont au-delà des aspects économiques. Actuellement, il y a des signes perceptibles qui indiquent que les jeunes s'adaptent difficilement à ce nouveau contexte environnemental. Ils ont besoin de notre appui pour se mobiliser dans un esprit de partenariat intergénérationnel.

En effet, l'incertitude créée par les changements profonds de l'économie risque d'alimenter l'anxiété chez les uns et les autres. Par exemple, on estime que dans un avenir rapproché, près de 40 millions d'emplois pourraient être déplacés des États-Unis vers d'autres régions du monde où les travailleurs acceptent des conditions moins onéreuses pour les entreprises. Nos sociétés doivent donc s'adapter à ces changements et fournir un effort continu de renouvellement sans quoi nous assisterons à une diminution graduelle de notre richesse personnelle et à une perte de certains de nos privilèges.

À partir des années 1960, le Québec a connu une évolution fulgurante. Les gens ont vu leur mode de vie s'améliorer grâce à la transformation et à la modernisation des institutions, à la valorisation de l'éducation et à la prise en main de leviers de développement économique. Les générations qui ont connu ces changements en ont profité et bénéficient encore d'un mode de vie aisée.

Aujourd'hui, face à la concurrence de la main d'oeuvre de plus en plus qualifiée des pays émergents, nous devons reconnaître que notre gourmandise a atteint ses limites et orienter nos efforts pour soutenir les jeunes que l'on accuse souvent d'enfants gâtés. Une des recommandations formulées lors de ce débat invite les personnes de toutes les générations à s'unir, dans un esprit de respect, un sens de la responsabilité et de l'éthique.

Certes, le décrochage scolaire et social ainsi que le stress devant les exigences humaines et sociales ravagent chez près de 10% des jeunes québécois. Cependant, des exemples de mobilisation sont porteurs d'espoir, entre autres, les efforts de commercialisation des produits dits équitables initiés par des jeunes.

Plusieurs jeunes présents à l'événement ont témoigné de leur préoccupation et de leurs questionnements. Face au constat de la suppression graduelle de la classe moyenne, quelques-uns concluent avec un certain cynisme, qu'il est préférable d'être «du bon côté de la clôture». Pour faire face aux défis de la mondialisation, des aptitudes sont à développer : l'ouverture aux autres cultures et la capacité de s'exprimer dans plusieurs langues. Enfin, les institutions d'enseignement sont invitées à prévoir, dans leur programme, une formation axée sur la connaissance des grands enjeux mondiaux.

Voilà quelques-uns des constats ressortis lors de cette conférence qui s'est déroulée devant plus de 100 personnes à Montréal, à l'Hôtel Reine Élizabeth. Les conférenciers présents ont tenu un discours optimiste quant à la capacité des jeunes à relever les défis de la mondialisation.
 
Luc Dupont, Président

Télécharger une présentation PowerPoint qui décrit cette conférence (2,8 Mo)

 

Les défis de la solidarité

Compte rendu de l’activité culturelle et familiale du 24 septembre 2006

La Société de recherche en orientation humaine organisait le 24 septembre dernier une activité culturelle et familiale sous le thème Les défis de la solidarité.

Plus de 35 personnes ont pris part à cette activité qui se déroulait à Côteau-du-Lac, une municipalité située aux abords du magnifique fleuve St-Laurent.  Cette région mérite d’être mieux connue compte tenu de l’importance de son rôle comme passage obligé pour contourner le déchaînement du fleuve à cet endroit jusqu’aux rapides de Lachine.


Le fleuve a longtemps été l’unique voie permettant l’accès aux grands lacs et au cœur de l’Amérique du Nord.  C’est ainsi que se seront juxtaposés à cet endroit les présences autochtone, française et anglaise pour l’exploration, le commerce et plus tardivement pour la guerre en raison de l’appréhension d’une invasion américaine alors que la colonie rebelle entrait en conflit armé avec la mère patrie britannique.

Les principaux vestiges de cette région sont le fort historique, le musée dans lequel nous avons pu prendre connaissance d’objets archéologiques, ainsi les canaux construits à des différentes époques au diapason des impératifs stratégiques.  Les participants ont pu bénéficier des connaissances de deux guides de Parcs Canada qui ont su animer leur visite avec compétence et dynamisme.

Cette activité s’est déroulée dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Le thème de la solidarité s'est manifesté très concrètement tout au long de la journée et ce, aussi bien dans la préparation de la salle, de la visite guidée et que du repas qui a suivi.

Vers 13h les participants étaient tous réunis au pavillon Wilson, à quelques minutes du fort, pour le repas du midi. Le petit goût tunisien du spaghetti a conquis les palais.

Après le repas, les participants ont écouté attentivement M. Hector Besner, un historien de Côteau-du-Lac et auteur de 3 livres sur la région, qui a partagé ses connaissances et a échangé avec les participants sur l’histoire de son village natal.

Avant leur départ, les participants ont dégusté plusieurs pâtisseries préparées par les membres bénévoles du comité d’organisation des activités (COA) de la SROH.

Cette activité s’inspirait des notions d’éducation, de prévention et d’action sociale qui sont au cœur de la mission de la SROH.

Nous tenons à remercier les nombreux bénévoles qui ont contribué à la réussite de cette activité, ainsi que Parcs Canada et M. Hector Besner.

P. Luc Dupont, Président, SROH